Le piment monte à la tête !

Publié le par RabbA

Mardi 24 mai 2005

Le grand jour est arrivé, devant le demi sphérique Palais des Sports, avec comme seules armes une caméra et un pied, je m’avance prudemment vers l’entrée des artistes. Objectif : interviewer Maurice Béjart, danseur, puis grand chorégraphe devant l’éternel. Je passe la porte et reconnaît la préposée à l’accueil, Viviane, attachée à son siège depuis des années, regardant entrer et sortir les plus grands artistes. Elle aussi me reconnaît :

"- Ah oui, c’est vous qui étiez venu pour filmer le spectacle d’Abba Mania l’année dernière. Je me souviens. Vous avez changé de caméra ? (L’année dernière, j’avais une petite caméra DV, cette année, un calibre plus gros.)

- Non, j’ai changé de boîte tout simplement. Je ne joue plus dans la même cour pourrait-on dire avec le sourire ! Ils ont aussi refait votre hall d’entrée ?

- Ne me faîtes pas dire ! C’était pas du luxe avant ! Hein ?"

J’adore cette femme, toujours la clope au bec, brune, très grande au visage blanc émacié, elle n’a pas sa langue dans sa poche pour jouer les douanières du Palais des Sports, l’air ultra sérieux. Je n’irai pas me frotter contre elle, certains ont du y laisser des plumes. Enfin, je suis reconnu, plus besoin de montrer patte blanche. 10 minutes plus tard, débarque dans le hall l’attaché de presse de Monsieur Béjart, sympa et très professionnel, incroyable mais vrai. Je le suis dans les coulisses de l’édifice, mon futur interviewé, à presque 80 ans, est là, en jogging, en train de discuter avec sa troupe de danseurs. Je reste impressionné par la personne, visage rond, mais marqué par ses grands yeux bleus, ses sourcils en forme d’accent circonflexe et son nez proéminent. Il me sert la main avec le sourire et d’une voix hyper douce. On s’assoit dans la salle du Palais des Sports, lui face à la scène, polo bleu sur les innombrables sièges bleus, et moi, de côté, utilisant la caméra pour la première fois, devant gérer la technique et l’interview en même temps. Challenge, Fabien, challenge, il ne faut surtout pas qu’il te parle face à la caméra, donc, tu te tiens à 30 cm de l’objectif pour qu’il soit de profil, mais tu dois aussi changer les plans entre chaque réponse en zoomant ou dézoomant. J’attaque sur lui, son amour pour la danse, ses origines africaines, et, sur les conseils de Jérôme, remonte un demi siècle en arrière pour parler des années 50, puis 60, 70, 80, 90 et enfin aujourd’hui. Il parle de la Suisse, des écoles qu’il a montées, gratuites, du monde qu’il a traversé des dizaines de fois, des ballets qui ont fait scandale, de la mort. J’en ressors satisfait, nase mais content. À peine sorti du taxi, passé la porte de la rédaction et posé le matériel, Jérôme me convoque :

"- Salut. Alors, c’était comment cette interview ? (J’adore quand il te pose des questions en même temps qu’il tapote sur son clavier, les yeux rivés sur l’écran.)

- Très bien, il a répondu à toutes mes questions, super gentil.

- Il s’est dévoilé quand même un peu ?

- Ouais, il a parlé de la mort d’un de ses danseurs…

- Est-ce qu’il t’a parlé qu’il a maintenant un corps de personne âgée ?

- Oui, il m’a même dit qu’il a été opéré plusieurs fois.

- Bon, j’espère qu’il est bon parce qu’avec la daube que vous m’avez fais sur les Pétunjet, je suis obligé de le remplacer par celui-ci.

- Enfin, moi on m’a dit de le monter, c’est ce que j’ai fais.

- T’as bien vu que tu te faisais chier non ? Comment t’as trouvé le sujet ?

- Bah, pas terrible…

- Et donc, tu n’aurais pas pu me le dire, non ?"

Je me retiens de balancer une vieille réflexion du genre : "Ce sujet n’était pas le mien, comme beaucoup de gens, je me fous éperdument de l’histoire des Pétunjet, et si les sonores sont bidons, c’est que les dirigeants de cette grosse société familiale sont rompus au jeu de l’interview et qu’ils savent parfaitement manier la langue de bois." Je préfère ne rien dire…

- Bon, tu monteras le sujet de Béjart avec Olivier samedi prochain, ok ?

- O.k (Je cache ma joie derrière un hochement de tête lourd des heures à passer devant ces putains d’écrans un samedi.)

- Et ce soir, on fait le mix de l’émission de samedi prochain, tu veux voir comment ça se passe ?

- Ouais, bien sur.

- Alors, rendez-vous dans une heure en bas, on part avec Ken.

- Ok".

Je file m’asseoir à mon bureau en me demandant quelle faute m’incombe d’avoir fait ce qu’on m’a demandé, voilà un comportement humain paradoxal et étrange. Je suis pris par le boulot, je veux faire mes preuves et bosser sans broncher, mais je sens la sauce piquante me monter au nez. Question de jours je pense… Et comble de l’horreur, je me retrouve coincé ici samedi toute la journée, et dimanche  je filme Hervé Vilard en live, je peux dire au revoir à mon week-end. Respire un bon coup, pour l’instant, je reste l’exemple parfait du type qui veut bien faire, sans me forcer, j’essaye d’apporter des solutions à mon niveau, de réfléchir sur des nouveaux sujets, de sourire à tous les autres employés et stagiaires, de donner mon avis sur un reportage finalisé, de faire un peu d’humour, de manger en salle de réunion avec les collègues, de raconter ma trépidante vie aux curieux qui m’assènent de questions, de faire la bise et de serrer la main le matin. Après une semaine dans cette société, mon intégration se passe plutôt bien. J’entends les coups de gueule de Solenn contre n’importe qui au téléphone ou de vive voix, j’accepte les remarques acerbes de Jérôme et j’aide Suzie dans ses recherches d’informations. Malheureusement, en ce qui la concerne, je ne la sens pas du tout faite pour travailler dans la gueule du loup, trop fragile, elle se fait bouffer, on ne l’entend jamais, mais je l’imagine arriver chez elle et pleurer à chaudes larmes dès qu’elle ferme sa porte d’entrée, c’est triste, mais dans son jeune âge, il vaut mieux qu’elle s’en rende compte maintenant que trop tard. Ce milieu est rempli de grandes gueules, de pervers (au sens destructeur), de cyniques et de frustrés de la vie qui se rattrapent en s’engouffrant la tête la première dans leur job. Sans vouloir tomber dans la caricature, allumez la télévision et réfléchissez deux minutes : on vous sert des programmes débiles du matin au soir, croyez-vous que ceux qui les créent soient débiles ? Pensez-vous que ces jeux et autres sitcoms soient de leur niveau intellectuel ? Point du tout, j’insiste là-dessus ! Puis, la part d’audience est primordiale, plus vous les regardez, plus les chaînes, satisfaites, achètent grassement des nouveaux programmes, donc une seule motivation : l’argent, le fric, le flouze, l’oseille, le blé, les dineros, la monnaie, liquide, chèque, visa, mastercard. Une dernière question me taraude en conséquence, pourquoi font-ils autant de part d’audience avec des émissions aussi débiles ? Qu’est-ce que les téléspectateurs trouvent à travers ces programmes ? Une enquête s’impose… mais pour l’instant, je descends sur le trottoir rejoindre Ken, (c’est son vrai nom, le pauvre…) qui attend en double file dans sa polo noire. Bellâtre d’1m80, belle gueule, belle voix et une mèche rebelle en mouvement devant le front. "Ken, c’est mon ex", m’a dit Jérôme un jour, j’ai des doutes… Je m’assois sur le siège arrière et on fait connaissance en attendant le boss, la discussion part sur Londres :

"- Fabien, c’est vrai qu’il y a beaucoup de français à Londres ?

- Oui, c’est vrai, tiens, tu veux un chewing-gum ?"

- Pourquoi, je pue de la gueule ?" Ken a son humour … et je fais semblant de rire de bon cœur avec lui :

"- Eh Eh ! Non, c’est juste que j’en prends un et que je ne joue pas les égoïstes. Mais pour répondre à ta question, oui, il y a énormément de français au Royaume-Uni.

- Et c’est vrai, qu’ils sont mal vus par les anglais ?

- Non, c’est faux, je me suis fais quelques amis que j’apprécie beaucoup et réciproquement. Seulement, si tu y vas un jour, tu verras que certains français sont un peu snobs et de nombreuses familles riches entretiennent ce côté bourgeois. Le mari est haut placé dans une société, bien payé, et sa femme ne glande rien de la journée car leurs gosses sont occupés par l’école et par des baby-sitters françaises. Ceux là sont ultra snobs et ne cherchent pas à lier connaissance avec les anglais, pitoyable.

- Ah d’accord, et toi ça te plait de vivre là-bas ?

- Oui, je dois dire que Londres est une ville qui bouge pas mal, elle est très cosmopolite et ça me fait légèrement progresser en anglais, mais surtout, je suis sorti du train-train quotidien parisien qui me ruinait à la fin. J’étais vraiment saoulé du boulot et de voir toujours les mêmes têtes. Je n’évoluais plus.

- Tu vas repartir après, quand ça ?

- Dans deux semaines, il faut que j’aille payer mon loyer.

- Ah oui, c’est une bonne raison.

- Et toi, qu’est-ce tu fais ici ? Je t’ai vu déjà une fois à la rédaction, mais c’est quoi ton boulot ?"

Dois-je m’attendre à tout ? Acteur, animateur, danseur, gigolo, clown, mannequin pour Carrefour, etc…

"- En fait, je fais la voix off pour l’émission Loft People.

- Mais c’est ton métier ?

- Oui, je double aussi pour le cinéma quelques fois.

- Ah ouais, donc t’es acteur ?

- Ouais, enfin... j’aimerai bien, je compte sur Jérôme pour me mettre le pied à l’étrier. Tiens, justement le voilà." La discussion tourne court. Ken se retourne et démarre sa voiture, et, une fois Jérôme engouffré sur le siège avant, nous voilà parti dans un studio d’enregistrement à la Plaine St Denis pour faire ce qu’ils appellent le mix, je n’ai aucune idée de ce que cela veut dire, but let’s see.  On débarque tous les trois dans un studio, complexe de plusieurs pièces sans fenêtre, avec des machines partout. Ken s’installe dans une pièce insonorisée où sont installés un micro, un casque et un écran de télévision, Jérôme reste avec le type qui finalise l’émission. Son bureau de 3 mètres carrés est composé d’une énorme table de mixage et d’ordis ultra perfectionnés. Je m’assois dans un coin avec les commentaires que Ken devra clamer pendant les temps sans interviews des reportages. "Fabien, tu peux aller nous chercher un café ?". Oui, Jérôme. Ça commence, ce qu’on prend comme la vieille légende du stagiaire porteur de cafés n’est pas si éloigné de la réalité, je le vis à cet instant, "oui maitwesse", j’ai envie de dire, mais, relax, je range ma rancœur, propose un café aux autres participants et file à la machine avec les 2 Euros que Jérôme allait presque omettre de me donner. Il est 18h30 et je réalise que la soirée va être longue. Effectivement, je déteste avoir raison dans ces moments-là, Jérôme réécrit tous les commentaires de José, un par un. Je décide aussi de participer à l’écriture des commentaires : "Pourquoi ne pourrait-on pas écrire, par exemple : Découvrez le somptueux hall d’entrée…". "Chut !", voilà ce à quoi j’ai droit. Un chut de Jérôme accompagné de son bras levé en ma direction et d’un : "S’il te plait Fabien, c’est pas le moment !". En clair, sois con et tais toi, je fais pot de fleur ou quoi, il est grossièrement ridicule de se prendre pour un artiste en pleine création et moi je joue le boys à cafés, planté dans un coin sans broncher, juste comme accessoire de décoration, horrible ! Quelle pitié mon Dieu ! Alors, quoi se résigner ? Oui, j’observe : Ken dans sa cabine en train de gesticuler comme un acteur quand il dévoile les secrets d’un hôtel de luxe parisien et Jérôme dans son rôle de monteur de spectacle, expliquant à Ken quelle intonation utiliser, l’engueulant, lui balançant des vannes du style : "C’est pas possible d’être aussi bête". Voilà l’ambiance propice à ce que la sauce piquante me monte au nez une seconde fois, j’arrive à éviter l’éruption hystérique en citant une centaine de fois dans mes pensées mon mantra tibétain préféré : "Om Mani Padme Hum", prière pour la compassion, que quelqu’un ait pitié de leurs âmes, pardonnez-les, ils ne savent pas ce qu’ils font.

Mercredi 25 mai 2005

Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, me voici de nouveau devant le Palais des Sports, matériel en main, prêt à filmer la générale du spectacle de Maurice Béjart, sorte de répétition uniquement pour la presse et des invités. Crevé mais remis de mon énervement de la veille (jamais plus je ne servirai de pot de fleur), ma motivation est de nouveau au beau fixe quand mon portable sonne.

"- Damien, c’est Jérôme à l’appareil. T’es où ?

- Bah, je suis à la générale de Maurice Béjart, pourquoi ?

- Mais qu’est-ce que tu fous là-bas, je veux du perso sur lui, on s’en fout de la générale et des ballets. C’est pas sérieux, va falloir qu’on discute ! Tu prends trop de décisions tout seul !

- Attends, c’était écrit sur le planning, aujourd’hui tournage de la générale, faudrait savoir !

- Je m’en fous du planning, c’est Hervé qui le fait  mais je ne le lis jamais !

- Bon, bah je rentre alors ?

- Non, maintenant que t’es sur place, essaye de prendre des plans intéressants. Bon à tout à l’heure. Ciao.

- Salut !"

Je raccroche avec une nervosité que mon téléphone s’en souviendra longtemps ! Ce n’est plus de la sauce piquante qui me gratte le nez mais une bonne harissa bien hard qui commence à attaquer les nerfs. Je crois que je ne peux plus blairer Jérôme. Merde ! Quelle désorganisation ! Il croit que ça m’amuse de choper un taxi avec tout le matos, d’aller dans les bouchons Porte de Versailles et de filmer trois plombes de ballet ?! J’arrive à la moitié de mes trois semaines d’essai et ma décision est prise au plus profond de moi-même : plus jamais ça ! Seulement deux journalistes à temps plein pour une émission hebdomadaire, une pléthore de stagiaires gratos, et surtout, un boss qui change d’avis toutes les cinq minutes, qui ne travaille jamais le matin et que tu dois suivre jusque tard le soir. Où est ma vie ? Ras le cul d’être Lassie chien fidèle ! De retour au bureau après le tournage, Jérôme semble s’être calmé, j’imagine qu’il a du s’expliquer avec la stagiaire qui a planifié le tournage cet après-midi, Soraya, une fille extra, très motivée et toujours souriante. Elle perçoit mon calvaire. Il est 19 heures, Jérôme me rappelle dans son bureau, Hervé se tient, debout, à côté de lui :

"- Fabien, t’as ton passeport ? Enchaîne Jérôme

- Oui, je l’ai.

- Et ton permis de conduire ?

- Aussi pourquoi ?

- Parce que tu vas partir à Genève avec José du jeudi 2 au dimanche 4 juin, moi j’y serai depuis le 31 mai, on part suivre le bal de la Croix-Rouge suisse.

- D’accord, mais faut que je déplace mon billet de retour à Londres et vous avez besoin de mes papiers ?" Hervé reprend :

"- À priori non, t’as ton permis depuis longtemps ?

- Oui, plus de cinq ans.

- Ok, c’est bon, je pense qu’avec José, vous prendrez l’avion pour Genève, c’est plus rapide.

- Ah oui, et pense à prendre une veste, un pantalon, une chemise blanche et des chaussures de ville.

- Merde, j’ai tous laissé à Londres, va falloir que je me rachète un ensemble.

- Ok, merci Fabien" Pour Jérôme, la discussion est close.

Je sors du bureau les lèvres serrées, et merde ! Moi qui pensais finir vendredi soir prochain, je bouffe de la téloche jusqu’à dimanche, j’espère ne pas me retrouver dans la même chambre d’hôtel, rien que d’y penser, j’ai des sueurs froides le long du dos. En plus, faut que je me rachète une veste et des chaussures après m’avoir procuré le tout il y a à peine un mois. Life is so cruel !

Je retourne à mon dévoué bureau et croise Soraya qui lit dans mon regard une certaine exaspération. J’ose engager avec elle, à mots couverts, une conversation des plus franches :

"- Ras le cul de ce job, je ne ferai pas plus de trois semaines dans ce bordel !

- T’inquiètes pas Fabien, t’es pas le seul". (Apparemment, d’autres avant moi commencent à pétouiller les plombs ?)

"- Nicolas aussi en a ras le bol, Jérôme lui tape sur les nerfs.

- Ce qui me fout en l’air, c’est d’être obligé d’être disponible pour monsieur quand ça le chante à n’importe quelle heure de la soirée, et ses réflexions cassantes, ça va cinq minutes, putain ! Je suis crevé ! Il est épuisant. Il n’a aucune vie privée à côté de son job, aucune famille ou quoi ?

- Mouais, je sais bien, je suis en stage depuis six mois, je vois comment il est."

Soraya, toujours tout sourire, une chic fille en stage à mi-temps. Vers 20h, on repart ensemble à pieds du boulevard Haussmann à Franklin Roosevelt, et, off course, elle reprend la discussion de plus belle.

"- Jérôme m’a proposé un poste de journaliste mais j’hésite encore à l’accepter. Tu comprends pourquoi maintenant.

- Le choix est difficile, j’imagine, parce que des opportunités d’emploi fixe de journalistes sont rares mais, regarde dans quelles conditions tu vas travailler. J’ai fais deux années dans une agence où, idem, mes boss n’avaient pas de vie à côté, shootés au boulot, ils devenaient paranoïaques, se méfiaient de tout le monde, faisaient des fixations sur les chiffres et voulaient que leurs employés les suivent dans leurs délires. J’ai suivi pendant un an et demi, j’ai appris, je pense, beaucoup de choses, j’ai beaucoup écris, j’ai un peu filmé, mais tout ce travail à quel prix ? Une partie de moi se ronge les ongles d’avoir accepté tête baissée tout et n’importe quoi sous prétexte qu’il y a 10% de chômage en France ! Hier, j’étais au mix, j’ai l’impression d’avoir servi de toutou au boss !

- Ouais, il veut que je l’accompagne une fois mais je n’y tiens absolument pas. Enfin, pour moi, ce serait ma première grande expérience professionnelle dans une rédaction. J’ai une amie, ça fait deux ans qu’elle cherche des piges et ne trouve rien, elle est à deux doigts de tout arrêter pour suivre un autre métier, je ne peux pas passer à côté !

- Je comprends, fais comme tu le sens, pour ma part, c’est niet, je tiens pas à y laisser ma peau, à mettre de côté ma vie privée pour une émission people. Clairement." 

RabbA

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